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tenay-le-Comte (Vendée), le 25 mai 1769 et mourut à Bruxelles, le 28 janvier 1832. Il débuta, lors des premiers troubles de la Vendée dans la carrière militaire qu’il devait parcourir avec tant d’éclat. Il avait été élu chef d’une compagnie de volontaires, mais il déclina cet honneur et voulut combattre d’abord en simple soldat. Envoyé à l’armée du Nord, il fut remarqué de suite par le général Dumouriez qui l’attacha à son état-major. Il se distingua aux affaires de Grand-Pré et de Valmy, à la bataille de Jemmape ainsi qu’à celle de Nerwinden. Arrivé au grade d’adjudant-général il fut disgracié peu de temps après et s’enrôla comme simple soldat dans un régiment de cavalerie ; mais il fut bientôt réintégré dans son ancien grade et alla, avec le général Hoche, aider à la pacification de la Vendée. En 1796, il fut employé à l’armée d’Italie sous le général Bonaparte et se distingua au siége de Mautoue par son activité infatigable et un courage supérieur à tous les périls. Il contribua puissamment au gain de la bataille de Castiglione par une habile manœuvre qu’il exécuta avec la division Serrurier dont il avait le commandement provisoire. A Caldiero, à Arcole, il se couvrit de gloire et reçut le grade de général et le commandement d’une brigade à la tête de laquelle il rendit les plus brillants services dans le Tyrol. Sa valeur et son caractère avaient fixé l’attention du général Bonaparte qui le désigna pour l’accompagner en Égypte. La journée des Pyramides, celle d’Héliopolis et tous ces grands combats qui illustrèrent cette immortelle campagne, fournirent au général Belliard des occasions de déployer ses talents militaires et son rare courage. Rentré en France, il reçut, en 1802, le commandement de la vingt-quatrième division militaire qui comprenait la Belgique et pendant deux ans qu’il résida à Bruxelles, il ne cessa de se concilier l’estime et la reconnaissance des populations.

En 1805, il fut appelé au poste de chef d’état-major du corps de cavalerie commandé par le prince Murat. Il fit la campagne d’Autriche, assista à la bataille d’Austerlitz et mérita par sa conduite d’être nommé grand-officier de la légion d’honneur. Il prit part aux campagnes de 1806 et de 1807 et combattit à léna, à Eylau, à Friedland. En 1808, il passa en Espagne, contribua à la reddition de Madrid et reçut le gouvernement de cette capitale. Il exerça ces fonctions dans les circonstances les plus difficiles, avec la douceur et la bienveillance qui distinguaient son caractère ; aussi son nom est-il resté honoré en Espagne. En 1812, il fit partie de l’expédition de Russie, en qualité d’aide-major général de cavalerie de la grande armée ; il se distingua à Kukoviacki, à Witepsk, à Smolensk, à Dorogoboutsch, à la Moskowa, à Mojaisk. Après cette campagne désastreuse, il fut nommé colonel-général des cuirassiers et réorganisa, en Prusse, toute la cavalerie française. A la bataille de Dresde, en 1813, il fit des prodiges de valeur, ainsi que pendant la campagne de France. Après la bataille de Craoune, il reçut le commandement de toute la cavalerie de l’armée et de la garde. Après l’abdication de Napoléon, le comte Belliard se trouva d’abord enveloppé dans la disgrâce qui frappa un grand nombre de généraux de l’empire, mais en 1819, une ordonnance de Louis XVIII le réintégra à la chambre des pairs où il siégea avec honneur jusqu’en 1830. Après les journées de Juillet, il fut chargé d’aller à Vienne notifier l’avénement au trône de la branche des d’Orléans. A peine avait-il rempli cette mission qu’il reçut l’ordre de se rendre à Bruxelles comme ambassadeur du roi Louis-Philippe.

La Belgique venait de rompre violemment le pacte qui l’avait unie à la Hollande depuis 1815 ; tourmentée par le froissement des factions et des systèmes rivaux, en proie à tous les dangers de l’incertitude et de l’intrigue, elle ne parvenait pas à constituer un gouvernement régulier et elle avait élu un régent (24 février 1831), ce qui n’avait empêché ni les conspirations de Grégoire et de Vandersmissen en faveur du prince d’Orange, ni les efforts des républicains ; elle avait repoussé les propositions de sa