Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 3.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CABILLIAU (Philippe), chevalier, homme de guerre du XVIe siècle, né à Ypres vers 1556 et tué devant Nieuport en 1600. Il descendait de la noble famille de ce nom, originaire d’Audenarde, dont deux branches s’établirent à Ypres et à Gand et une troisième en Hollande. Quatrième fils de François Cabilliau, seigneur de Mulhem, qui avait épousé en 1550, Agnès de Saint-Genoist ; il portait de sinople à trois cabillaux d’argent contrepassant sur un gril de même. Très-jeune encore il se rangea sous les drapeaux de l’Espagne, et comme il était d’un caractère bouillant, il perdit sa compagnie pour avoir occis en duel certain capitaine Templeur. Pendant la campagne de Flandre de 1600, il fut donc réduit à combattre comme simple cavalier volontaire sous l’archiduc Albert, contre l’armée, des Provinces-Unies commandée par Maurice de Nassau, et c’est ainsi qu’à la mémorable bataille de Nieuport, donnée le 2 juillet de cette année, il trouva l’occasion de se distinguer. Francesco Mendoza, amiral d’Arragon et lieutenant de l’archiduc, ayant été fait prisonnier, Albert se trouva vers la fin de la bataille, entouré d’ennemis ; il eut son cheval, tué sous lui et il reçut dans la mêlée un coup de hallebarde au-dessous de l’oreille droite. Dans cette terrible extrémité, le chevalier Cabilliau s’élança au devant de lui, le pistolet et l’épée aux poings, écarta avec impétuosité les ennemis et ne tomba qu’après en avoir renversé six. Grâce à cette diversion, les gardes d’Albert eurent le temps d’arriver à son secours et de l’arracher du champ de bataille. Ce prince, blessé, se fit désarmer, changea de cheval et se retira vers Bruges. Sans l’intrépidité de notre personnage, il eût infailliblement été fait prisonnier comme Mendoza, et eût peut être perdu la vie.

Les pinceaux de Moritz et d’Odevaere en 1820 et celui de De Keyser en 1844, ont perpétué le souvenir de ce mémorable événement historique ; aucun de ces tableaux cependant ne représente la bataille au moment où l’archiduc est blessé.

J.-J.-J. Vereecke.

Van Meteren — A. J. Vander Aa, Biographisch woordenboek. — Ch. D…., Histoire d’Albert et Isabelle. — Gedenkweerdige tydstippen van de algemeene geschiedenissen der Nederlanden, Anonyme, Courtrai, 1831. — J.-J.-J. Vereecke, Histoire militaire de la ville d’ Ypres. — Généalogie de la famille Cabilliau.

CABOOTER (Arnold DE), médecin, poëte. Bruges. Voir De Cabooter (Arnold).

CADDODER (Jean), chef d’émeute du XVIIe siècle, dont le nom est resté populaire à Malines et dans les environs, né à Wavre-Sainte-Catherine. Il y était cultivateur, lorsque les Lorrains, cantonnés autour de Malines, se livraient à des déprédations et à des actes de violence. Caddoder, exaspéré, souleva les habitants de son village et des communes voisines ; ayant ainsi réuni une troupe de volontaires, il se mit à leur tête et se dirigea vers la ville, le 3 mars 1648. La colonne fut attaquée et défaite entièrement par un régiment d’infanterie, sous les ordres du colonel baron de Clinchamps. Le combat eut lieu près de l’ancienne chapelle de Bruyne-Kruis, aux portes de la ville. Caddoder ne se montra point digne de son rôle de chef, car pendant l’action il se réfugia, dans une porcherie, où il fut pris.

Le souvenir de cette rencontre, et de ses principaux personnages a été conservé par un tableau du musée de Malines ; on y lit une chanson satirique qui relate les détails de ce fait. Cette œuvre est due au peintre Jean Verhoeven.

Emm. Neeffs.

Catalogue du Musée de Malines, 1869, no 119. — Guillaume de Burij, Beschryving van den boeren crijgh ; geschiedt omtrent de Capelle van Bruynen-Cruysse, op den 3 maert 1648. Malines, 1648, in-12.

CAELEN (Henri VAN), théologien, ordinairement désigné sous le nom de CALENUS, naquit à Beeringen(Limbourg), en 1583, et mourut à Bruxelles, le 1er février 1653. Après avoir terminé son cours de philosophie, il embrassa l’état ecclésiastique et suivit, pendant sept années, les leçons des maîtres éminents qui occupaient alors les chaires de théologie à l’Université de Louvain. Ayant obtenu le grade de licencié, il devint successivement curé d’Assche, archiprêtre du doyenné d’Alost, curé de Sainte-Catherine, à Bruxelles, archiprêtre du doyenné