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portraits, qui sont presque tous dignes de sa réputation, il faut mentionner : David Collins (1804) d’après J.-T. Barbier; le major-général sir John Stuart (1806), d’après W. Wood, in-8o; Élisabeth Witbreat (1808), d’après Opie; le major-général Fergusson (1811) le Marquis de Buckingham, sir John Doyle, sir John Hope, sir Samuel Àuchmuty (tous quatre de 1812); Lord Southampton, par S.-M. Fitz Roy; Miss Duncan, par Singleton; Georges III, roi d’Angleterre et Alexandre Ier de Russie, in-folio.

La renommée qu’il acquit par les belles planches éditées en Angleterre, les distinctions qui lui furent accordées, par l’empereur d’Autriche et le roi de Naples surexcitèrent tellement son activité, que sa santé n’y put résister. Il succomba, dans la force de l'âge et du talent, à une maladie de langueur. Il fut vivement regretté, autant pour son mérite artistique que pour ses qualités sociales. C’est en Angleterre que se rencontrent le plus de gravures de Cardon le jeune : le Musée de Londres est resté en possession de ses meilleures œuvres.

Edm. De Busscher.

De Bast et Cornelissen, Annales du Salon de Gand et de l’École moderne des Pays-Bas, 1820. — Immerseel, Levens en werken der Holl. en Vlaamsche schilders, graveurs, etc. — Charles Le Blanc, Manuel de l’amateur d’estampes, Paris, 1854.

CARDON (Daniel), bollandiste, né à Anvers, le 3 septembre 1644, mort le 12 novembre 1678. Il entra au noviciat de la Compagnie de Jésus, à peine âgé de dix-sept ans. Après sa profession il se livra à l’étude de la philosophie et des belles-lettres, dans le but de se préparer à l’enseignement. Plus tard, lorsqu’il remplissait déjà la charge de professeur, il continua l’étude des langues tant mortes que vivantes. Il possédait, outre le latin et le grec, les langues flamande, française, anglaise et espagnole. Les études théologiques lui fournirent également l’occasion de briller, en soutenant avec grand succès plusieurs thèses empruntées aux sciences sacrées. Cardon fut ordonné prêtre le 22 septembre 1674. Peu de temps après, ses supérieurs, qui connaissaient son érudition ainsi que son aptitude et son goût pour les travaux sérieux, l’adjoignirent aux Pères Henschenius et Papebrochius pour la publication des Acta Sanctorum. A partir de ce moment, il voulut s’appliquer spécialement à l’étude de la critique historique; mais à peine se fut-il mis à l’ouvrage, qu’il fut enlevé, presque subitement, par la peste qui affligea la ville d’Anvers en 1678. Il n’avait que trente-quatre ans. Cardon a collaboré aux tomes II et III des Acta Sanctorum Maii. Ses notices sont signées des initiales D. C. La biographie du P. Cardon a été écrite par le P. Janningus et placée en tête du tome II des Acta Sanctorum Maii.

E.-H.-J. Reusens.

Aug. et Al. De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, 5e série, p. 121. — Goethals, Histoire des lettres, t. II, p. 164.

CARDON (Servais) et CARDON (Jean), sculpteurs nés à Anvers (Jean en 1602); ils étaient probablement frères et florissaient dans les Pays-Bas vers le milieu du XVIIe siècle. L’église gothique de l’abbaye bénédictine d’Afflighem, lez-Bruxelles, dévastée en 1580 par les iconoclastes, fut restaurée en 1623 dans le style de la Renaissance. Servais Cardon sculpta, en 1642, pour cet oratoire conventuel, une chaire de vérité, en bois de chêne, qui lui fut payée six cents florins de Brabant. Jean Cardon confectionna et sculpta pour le même temple, en 1651, les belles stalles du chœur, regardées, à cette époque, comme les plus remarquables des Pays-Bas (ita ut Belgium vix similia vidit). Elles coûtèrent à la communauté au delà de six mille florins. Pendant qu’il y travaillait et habitait l’abbaye d’Afflighem, Jean Cardon obtint de Philippe III, sur requête présentée à ce monarque, des lettres de légitimation d’un fils naturel, procréé en 1645. La mère était décédée pendant que l’artiste séjournait en France, à l’effet de s’y perfectionner dans son art, et alors qu’il se proposait de l’épouser légalement à son retour.

Edm. De Busscher.

Alph. Wauters, Histoire des environs de Bruxelles, t. 1, p. 503. — Cornelii von Ghestel, Historia sacra et profana archiepiscopatus Mechliniensis, etc., Hagæ comitum, 1725, t. II.

CARINEUS (Nicolas), écrit aussi Charineus et Careneus, était un théologien protestant du seizième siècle, né en