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Chardin, dans le tome I de ses voyages, rapporte quelques écrits de Caron, concernant l’établissement de la compagnie des Indes orientales de France.

Aug. Vander Meersch.

Biographie générale publiée par Didot. — Id. publiée par Ode. — Van der Aa, Biographisch woordenboek. — Smith, Histoire des voyages. — Delvenne, Biographie des Pays-Bas. — Le Japon, dans l’Univers pittoresque.

CARON (Jean), poëte latin, né à Malines, vivait vers la fin du XVe siècle; il prit l’habit de l’ordre des Bénédictins et séjourna longtemps dans l’abbaye de Sainte-Rictrude de Marchienne. — On a de Caron : Opusculum tumultuum versu elegiaco. Paris, in-4o, chez Félix Baligault, sans date. L’auteur fit hommage de cette œuvre à son ancien maître Évrard Bartolus.

Emm. Neeffs.

Bibliothèque des écrivains de l’ordre de Saint-Benoît. — Foppens, Bibliotheca Belgica. — Piron, Levensbeschryving, etc.

CARON (Noël DE), seigneur de Schoonewale, diplomate, né à Bruges, ou dans la châtellenie de ce nom, vers le milieu du XVIe siècle, mort à Londres le 11 décembre 1624. Son père, après avoir été, dans sa jeunesse, attaché à la maison de Charles-Quint[1], avait rempli les fonctions successives d’échevin et de bourgmestre du Franc pendant trente années consécutives, de 1530 à 1560, date de sa mort. Noël de Caron, dont nous avons à nous occuper ici, devint lui-même échevin dans le collége du magistrat du Franc en 1574, et il ne cessa de faire partie de ce collége, soit comme échevin, soit comme bourgmestre, jusqu’à la réconciliation de Bruges et du Franc avec Philippe II. En 1581, les états généraux le nommèrent commissaire, conjointement avec le seigneur de Ryhove et le seigneur de Brouckxsault, pour le renouvellement des lois, c’est-à-dire des magistrats de la Flandre.

Noël de Caron avait embrassé avec ardeur la cause de la révolution et les idées de la réforme religieuse; il ne contribua pas peu à ce que le Franc de Bruges adhérât à l’union d’Utrecht. Lorsque, après avoir rejeté les offres de pacification qui leur avaient été faites, au congrès de Cologne, de la part du roi, les états généraux assemblés à Anvers eurent résolu de déférer la souveraineté des Pays-Bas au duc d’Anjou, les quatre membres de Flandre confièrent à Caron la mission de se rendre en France avec le sieur de Provyn, échevin de Gand, pour informer ce prince des conditions auxquelles était subordonné le vote des représentants de la nation, et l’engager à y souscrire. Les états généraux, ayant résolu d’envoyer une ambassade solennelle au duc, il fut un de ceux qu’ils désignèrent pour la composer; il figure parmi les signataires du traité de Plessis-lez-Tours (19 septembre 1580).

Élu, le 29 juillet 1581, député du Franc aux états généraux, Noël de Caron se montra, dans cette assemblée, tout dévoué à la politique et aux vues du prince d’Orange. La ville et le Franc de Bruges étant rentrés sous l’autorité du roi (20 mai 1584), il semblait que le mandat dont il était investi dût prendre fin; il continua cependant de le remplir. Au moment où ses concitoyens négociaient avec le prince de Parme, il était à Château-Thierry, auprès du duc d’Anjou, vers qui les états généraux, d’accord avec Guillaume le Taciturne, l’avaient envoyé, afin de faire goûter par François de Valois le nouvel accommodement que les provinces insurgées des Pays-Bas s’étaient déterminées à lui proposer. La mort du duc, survenue sur ces entrefaites, et l’assassinat du prince d’Orange, qui la suivit de près, ayant dérangé toutes les combinaisons des états généraux, ils résolurent d’offrir la souveraineté de leur pays au roi de France. Caron avait déjà sondé là-dessus les ministres de Henri III; il vint à Delft, pour rendre compte aux états des dispositions où il les avait trouvés et qui n’étaient rien moins que favorables. Les états n’en persistèrent pas moins dans leur résolution; des ambassadeurs, entre lesquels était Noël de Caron, furent chargés par eux d’aller exprimer au

  1. Dans l’état de la maison de Charles-Quint arrêté par ce monarque à Gand, le 21 juin 1517, Caron figure comme « aide de garde-robe ». En 1530 on le trouve inscrit parmi les officiers de la fourrière de l’Empereur. (Archives du Royaume.)