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envoyés près de lui pour excuser leurs concitoyens et apaiser son courroux. Les démarches de ces délégués restèrent sans résultat. Les échevins de Gand eurent alors recours à Nicolas Bruggheman et, à leur prière, il consentit à rejoindre à Bruxelles les députes de la ville. Grâce à son intervention, des lettres de rémission furent envoyées à Gand et, par une charte du 28 juillet 1467, le duc Charles de Bourgogne confirma tous les priviléges qu’il avait accordes à la ville.

Bon Albéric de Crombrugghe.

BRUHESEN (Pierre VAN) ou BRUHESIUS, médecin, né à Rythoven (ancien Brabant), au commencement du XVIe siècle, mort en 1570 ou 1571. Les faits qui concernent son adolescence sont restés inconnus, on sait seulement qu’il s’appliqua de bonne heure à l’art de guérir et qu’il acquit si bonne réputation que Éléonore d’Autriche, sœur de Charles-Quint et veuve de François Ier, le prit pour son médecin. Plus tard, il se retira à Bruges et obtint le titre de médecin pensionnaire. Sa renommée y grandit encore par la publication d’un Almanach sanitaire à l’usage des Brugeois. Le magistrat l’adopta comme manuel officiel en 1550, pour l’indication des époques de l’année où il fallait purger, se faire saigner, prendre des bains, etc., avec injonction à la population de se conformer à ces prescriptions hygiéniques, et défense formelle à quiconque exerçait dans Bruges le métier de la barberie, de rien entreprendre sur les mentons durant les jours néfastes où cette opération exposerait la santé des concitoyens à être compromise par la conjonction de Mars et de la Lune. L’ordonnance, éditée à cette occasion, fut combattue avec vivacité par un autre médecin brugeois, François Rapaert (voir ce nom), qui ne parvint cependant pas à faire apprécier le ridicule dont une semblable ordonnance couvrirait aujourd’hui tout homme de science. L’Almanach de Bruhesius resta longtemps comme une autorité inattaquable. Le nom de l’auteur serait même oublié, sans l’excentricité de ce livre, car ses autres publications, dont nous indiquons les titres, malgré le bruit qu’elles firent autrefois, sont considérées comme étant de nulle valeur. 1o  De Thermarum Aquisgranensium viribus, causâ ac legitimo usu epistolæ duæ, scriptæ anno MDL, in quibus etiam acidarum aquarum ultra Leodium existentium facultas et sumendi ratio explicantur. Antverpiæ, 1555, in-12. — 2o  De ratione medendi morbi articularis epistolæ duæ, publiées dans H. Garet, Consilia variorum de arthritide. Francofurti, 1592, in-8o. — 3o  De usu et ratione cauteriorum, publié par le même. Le poëte Nicolaius lui consacra une épitaphe en vers, fort ampoulée et rapportée par Éloy.

Aug. Vander Meersch.

Éloy, Dictionnaire historique de la médecine, t. I, pp. 462-463. — Paquot, Mémoires, t. IV, pp. 253-254. — Vander Aa, Biographisch woordenboek. — Dictionnaire des sciences médicales : Biographie, t. III (Paris, 1821).

BRULIUS (Joachim), écrivain ecclésiastique, né à Vorst (Anvers), vers le commencement du XVIIe siècle, mort en 1653. Voir Vanden Bruel (Joachim).

BRULLE (Albert DE), sculpteur, né à Anvers, s’expatria de bonne heure et se dirigea vers l’Italie; il s’établit à Venise, où il florissait vers le milieu du XVIe siècle. Il y sculpta les belles boiseries du chœur de Saint-Jacques-Majeur. Ce travail remarquable est enrichi de figures et de bas-reliefs, représentant des scènes de la vie de saint Benoît.

Ad. Siret.

BRUN (Bertoulet LE), chroniqueur. XVe siècle. Voir Le Brun (Bertoulet).

BRUNE (DE). Voir De Brune.

BRUNEAU (Jacques), diplomate, né vers 1576, mort à Vienne, en Autriche, le 18 août 1634, était fils de Jacques Bruneau et de Claudine de Monbliart. Nous avons fait de vaines recherches pour découvrir le lieu de sa naissance; mais certaines indications[1] nous autorisent à croire que sa famille était fixée dans quelqu’une des provinces dont la Belgique actuelle est composée. Il quitta de bonne heure les études, pour se former à

  1. Dans une lettre que Bruneau écrit de Gand, le 8 novembre 1622, au secrétaire Suarez de Argñello, il lui dit qu’il a séjourné à Anvers, à Bruges et à Gand plus longtemps qu’il n’aurait voulu, mais moins que ne le prétendaient les parents se sa femme et les siens. Dans une lettre antérieure (du 5 mars de la même année), adresée aussi à Suarez de Argüello, il propose, pour le remplacer à Vienne, son neveu Henri de Samré, gentilhomme du pays de Luxembourg.