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168, 270, 271. — Ponthus Payen, I, 289. — Mémoires anonymes, I, 20, V 537. — Alex Henne, Histoire de Charles-Quint, VIII, 158, X, 23, 138.

BRYAS ou BRIAS (Charles DE), seigneur de Bryas, Bristel, Hernicourt, Troisveaux, Lannoy, la Hernesse, Grossart, Hansinne, Oby, Saint-Martin, Glise, Gauchin, Verloing et du personnat de Saint-Pol, était petit-fils de Jacques de Bryas, l’intrépide défenseur de Renty en 1554. Jacques de Bryas, troisième du nom, son père, gouverneur de Marienbourg, membre du conseil de guerre de Sa Majesté catholique aux Pays-Bas, colonel d’un régiment wallon, député de la noblesse aux États d’Artois, reçut, en cette qualité, le serment des archiducs Albert et Isabelle; il se signala aux siéges de Mons, de Tournai, d’Audenarde et de Malines, sous les ordres d’Alexandre Farnèse; il commandait trois mille Wallons au siége d’Anvers. De son second mariage, avec Adrienne de Nédonchel, dame de Molenghien, est né le guerrier distingué dont nous allons nous occuper.

Charles de Bryas entra, dès 1608, comme soldat avantagé dans l’infanterie espagnole; le 18 février 1617, il fut admis, avec le grade de capitaine, sous le nom de Sr de Hernicourt, au tercio wallon, commandé par Claude de Beaufort, seigneur de Coin et envoyé en Italie avec un autre tercio wallon, sous le commandement de Guillaume Verdugo et dix compagnies de cavalerie, « pour renforcer l’armée espagnole du Milanois, en guerre avec le duc de Savoie. » Il assista au siége de Verceil, où périrent deux de ses frères; la paix dite de Madrid, (26 septembre 1617), amena la réforme du tercio de Coin, qui avait beaucoup souffert; ses débris furent versés dans le tercio de Verdugo, et celui-ci alla tenir garnison dans le royaume de Naples. Charles de Bryas l’y suivit, mais bientôt il apprit que la guerre avait éclaté en Bohême et « se trouvant là sans exercice, il obtint la permission du vice-roi de quitter sa compagnie, pour se mettre à la suite d’icelle guerre et se retrouver aux occasions. »

Il servit en Bohême, comme volontaire, sous Bucquoy; il assista à la prise de Piseck et de Rosenberg. Dans une escarmouche de cavalerie, il eut un cheval tué sous lui; peu de jours après, dans une rencontre avec les Hongrois révoltés, il fut blessé d’une arqquebusade à l’épaule. Après son retour dans les Pays-Bas, il obtint une compagnie de cent cuirassiers, sous le comte d’Isenbourg; il l’a conduisit au Palatinat, à l’armée commandée d’abord par le marquis Spinola, puis par Gonzalve de Cordoue. Il se signala dans diverses occasions et notamment à la bataille de Wimpfen et au combat de la forêt de Lorsch, où il était à la tête du corps d’Isenbourg; « Si ces chefs, dit un auteur contemporain, n’eussent esté plus que gens de bien, et les soldats, plus que valeureux, il y eût eu de grandes difficultés de les vaincre; ce fut ici que Mr de Hernicourt fut blessé ainsi que plusieurs autres, tant officiers que soldats. » Au commencement de 1622, il prit part au siége de Juliers et le 29 août, il assistait à la bataille de Fleurus, contre Mansfeld et Halbestadt; il y reçut un coup de pistolet au visage et un autre au bras. Il fut pourvu du gouvernement de Marienbourg, le 30 mars 1623, sur la démission de son père, qui mourut en cette ville, le 12 décembre de la même année. On voit encore au côté gauche du chœur de l’église de Marienbourg, l’inscription consacrée par lui à la mémoire de son père et de son aïeul.

Le traité de 1635 n’empêcha pas nos provinces de continuer à être le théâtre de la guerre. Au mois de novembre 1637, les Français firent des démonstrations inquiétantes pour la place de Marienbourg; ils se bornèrent cependant à prendre et à piller Chimay, où ils mirent garnison. L’année suivante, on résolut de les déloger, Charles de Bryas, aidé de Jean de Robaulx, seigneur de Daussoy, gouverneur de Beaumont, fut chargé de l’opération. A la tête de cinq à six mille soldats et paysans, il investit la place le 13 mars, et le lendemain matin, elle se rendit. Marienbourg fut encore menacé par l’armée de la Meilleraye, en 1640, mais l’attitude ferme de son gouverneur lui épargna les horreurs d’un siége.