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c'est le caractère des divertissements de n'offrir que des scènes plus ou moins bien raccordées, sans complication d'incidents. Les vers sont détestables. Les dix morceaux sont presque tous des ariosi offrant l'ancien type de la cavata et de l'air da capo. La coupe est la même, à peu d’exceptions près. La déclamation est excellente et très simple. 11 y a dans le premier arioso comme un reflet de Haendel... Dans le troisième, la mélopée a une allure grave et solennelle qui impose et émeut. Le suivant a un caractère dramatique plein de mouvement, d’énergie et de fierté noble. «

A l'époque où il était organiste à Sainte-Gudule, Van Helmont a composé des chœurs pour une pièce en langue néerlandaise imitée de l’opéra italien Griselidis, mise en vers par Ch.-J. Cammaert et exécutée à la Monnaie, le 23 janvier 1736, par la Société de rhétorique flamande le Lis. En voici le titre : Griseldis, italiaens opéra, en volle choore van musieck, nieuwe compositie op de italiaensche manier, door Carolus-Josephus Van Helmont, organist van de hooftkercke van den SS. Michaël en de Gudula, etc.

Ajoutons à cela deux morceaux pour clavecin qu'il a fait graver et imprimer à Bruxelles.

Voilà les œuvres profanes de Ch.-J. Van Helmont. Ses œuvres sacrées sont les suivantes :

1° Un prélude alla breve dans le premier ton ; — 2° un prélude idem, composé pour le baron de Celles, en 1754 ; — 3° deux préludes dans le cinquième ton ; — 4° quatre préludes dans le cinquième ton, à plein jeu ; — 5° une fugue dans le cinquième ton. Ces œuvres sont indiquées dans un recueil qui porte en tête : « Ex Floris Joannis Francisci Libau, sacerdotis necnon capellani ecclesiœ collegialis DD. Michaelis et Gudulæ Bruxellis, collegii minoris Sancti Spiritus Lovanii alumni. Anno 1764. »

Comme chants religieux, on trouve dans le répertoire de l’église collégiale d'Anderlecht, en 1783, sous le nom de Ch.-J. Van Helmont : 1° Veni Creator Spiritus solemnis, 4 voc., 3 strom ; partes 8 ; — 2° Lauda Sion solemnis, 4 voc. , 3 strom ; — 3° Dulcis Jesu, a duo tenore et strom.

A ces motets a-t-il ajouté quelques messes ? Le Catalogue des musiques sacrées de J. Borremans le donne à croire. Mais l’absence du prénom nous fait douter si ces messes sont de Charles-Joseph ou de son fils Adrien.

Ferd. Loise.

Edmond Vander Straeten, La Musique aux Pays-Bas.


HELMONT (Adrien-Joseph VAN), musicien, compositeur, fils de Charles-Joseph , né à Bruxelles le 14 avril 1747, mort le 29 décembre 1830. Initié tout enfant au mécanisme de l'art qu'il devait professer, son éducation fut complète. Il étudia le violon d'abord, puis les éléments de la composition et l’harmonie rudimentaire, qu'on nommait alors la basse continue. Dans l'entre-temps, il fit ses humanités, excellent apprentissage pour un futur maître de chapelle. Comme beaucoup de ses compatriotes, il prit le chemin de la Hollande, pour y apprendre à conduire la musique instrumentale. Il dirigea l’orchestre de l'opéra d'Amsterdam. L'incendie de ce théâtre le ramena à Bruxelles. Il recueillit la succession de son père dans la maîtrise des enfants de chœur et de l'église des Saints Michel et Gudule, le 5 décembre 1777. Il tenait déjà le bâton de chef d'orchestre en 1772, comme le constate Burney, dans son journal de voyage, où il donne à Adrien Van Helmont le titre de maestro di capella. Dès l’âge de neuf ans, en 1756, il avait été attaché au chœur de la chapelle royale des Archiducs, gouverneurs des Pays-Bas autrichiens. En succédant à son père comme maître de chapelle de Sainte-Gudule, il remplaçait aussi Melchior Moris en qualité de taille chantante à la chapelle royale, aux appointements de 300 livres du prix de 40 gros, monnaie de Flandre.

Adrien Van Helmont était un vrai tempérament d’artiste, plein d'ardeur et de fougue, et le patriote en lui n’était