Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
chapitre huitième.

mon nom : il n’avait jamais résonné plus agréablement à mes oreilles. C’était la voix de mon ami qui, avec un camarade, était occupé à lever les appeaux qu’ils surveillaient depuis le matin. Quel plaisir que cette rencontre inattendue !

Nous tournons bientôt la pointe Keyser, nous remontons le ruisseau Turval, distant d’un couple de milles de la maison de mon ami. Là, sur l’ancienne propriété, dans un petit tombeau de famille, dorment, « chacun dans une étroite cellule », les représentants de quatre générations. Le soir, autour d’un bon feu de bois, notre conversation roula sur l’étape de la journée : trente-cinq milles environ. Le père de M. Taylor raconta qu’un de ses amis, en une seule semaine du mois de septembre, avait pris en pêchant à la ligne dans les marais de Rehoboth cinq cents tantogss, dont quelques-unes pesaient jusqu’à vingt livres. Les huîtres du Rehoboth et de la rivière Indienne avaient péri probablement, dit-il, par suite de la retraite des eaux de la mer, qui autrefois y pénétraient. J’avais passé une excellente semaine avec mes amis de la plantation à Winchester, lorsque la baisse du thermomètre m’avertit qu’il ne fallait pas tarder à prendre la route du Sud.

Le mercredi 25 novembre, je descendis le ruisseau de la plantation et j’allai de la rivière le Saint-Martin dans la baie. Ma route du sud me fit passer au Hommack, monticule fait de coquilles d’huîtres, qui s’élève à sept pieds au-dessus du marais, sur la côte occidentale de la baie Sinepuxent, et où les hautes terres s’approchaient de la plage à moins de huit cents pieds. C’est sur cet empla-