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CHAPITRE ONZIÈME

DU CAP FEAR À CHARLESTON
(CAROLINE DU SUD)


Portage au lac Waccamaw. — Inondations des marais. — Une nuit dans une distillerie de térébenthine. — Orfraie et gui. — Crackers et noirs. — À travers la Caroline du Sud. — Idées d’un cracker en fait d’hospitalité. — La rivière Peedee. — Georgetown. — Baie Winyah. — Plantations de riz des rivières Santee. — Une nuit avec les noirs de Santee. — Arrivée à Charleston.


Pour atteindre le point le plus rapproché où je pusse m’embarquer, il fallait faire un portage. Je me rendis à la station du chemin de fer de Wilmington, située à une distance de douze milles, avec mon canot bien casé sur un lit de son, dans un baquet à un cheval et à temps pour prendre le train du soir à Flemington, sur le lac Waccamaw. L’aimable agent général de l’exploitation, M. Pope, m’autorisa à transporter mon bateau dans le wagon des bagages, où je fus obligé de le maintenir pendant trente-deux milles pour le protéger contre le frottement causé par le mouvement du train, car malheureusement le wagon n’était pas couvert.

M. Pope avait eu l’obligeance de télégraphier aux quelques familles qui habitaient sur les bords du lac : « Prenez soin du canot de papier. » Aussi, dès que j’arrivai à destination, j’entendis d’aimables voix qui, à