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EN CANOT DE PAPIER.

sion de chaude sympathie, lorsqu’il avança tout son bras par la fenêtre et me donna une poignée de main des plus amicales, comme s’il eût été responsable de la bonne réputation des habitants de la ville.

« Que M. B… soit le bienvenu dans notre belle ville », dit-il. C’était Charleston sous le nouveau régime.

Après m’avoir remis mes lettres, il ajouta gracieusement :

« Nous avons l’habitude de fermer la poste à cinq heures ; mais s’il vous arrive jamais d’être en retard, frappez, je serai à votre disposition. »

Ce fut la première gracieuseté que je reçus à Charleston ; mais avant que je pusse retourner à mon logement de Mount-Pleasant, des membres de la chambre de commerce, le club de la Caroline, et bien d’autres, me comblèrent d’attentions et d’aimables invitations ; de son côté, M. Fraser, membre de l’association des régates de la Caroline du Sud, envoya chercher la Maria-Theresa, et la confia à la garde du maître de quai Southern-Wharf, où beaucoup de monde, dames et messieurs, vinrent la voir.

En quittant la ville au bout de quelques jours, j’étais confus d’avoir pu douter un instant de ses habitants, célèbres dans l’univers entier, depuis plus d’un demi-siècle, pour leur hospitalité envers les étrangers.

Pendant mon séjour à Charleston, je fus l’hôte du révérend M. Brackett, pasteur bien-aimé d’une des églises de la ville. J’éprouvai des sentiments de profond