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chapitre quinzième.

mêmes forêts sans trouver plus de terres cultivées qu’au premier jour de notre voyage.

Au-dessous de cette cabane, nous arrivâmes à l’île n° 1, où les rapides gênent les bateliers pendant les mois d’été. Puis nous glissâmes doucement, mais rapidement, sur un courant profond. Les rares habitants que nous rencontrâmes sur les rives du Suwanee semblaient aux trois quarts endormis, même pendant la veille. Pour les arracher à leur sieste, nous commençâmes par les appeler à grands cris, en passant devant une petite hutte dans le bois, et après une longue attente un homme parut à la porte, se frottant les yeux comme si la charmante lumière du soleil eût fatigué sa vue. C’était véritablement une région tranquille que cette grande solitude du Suwanee !

Avant midi, nous atteignîmes la ferme de madame Goodman ; c’était une maison construite en bois, sur la rive gauche, juste au-dessous de l’île n° 5. En ce moment, le major Purviance tira un gros dindon sauvage (meleagris gallopavo), qui, du banc de sable où il était posé, roula dans l’eau, nous laissant sans gibier, dans un fourré de palmiers nains. Il connaissait mieux son terrain que nous, car, bien que blessé, il réussit à s’échapper. Nous nous arrêtâmes quelques moments à Troy, qui, malgré son nom célèbre, ne se compose que d’un magasin et d’une douzaine de cabanes. À quelques milles au-dessous de cette ville, sur la rive gauche de la rivière, on trouve une élévation inhabitée appelée la falaise Rolin, d’où une ligne dirigée par 22° nord-est et de vingt-trois milles et demi de longueur atteindrait Live-