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EN CANOT DE PAPIER.

avant des quatre bouches ; c’est là où il faudra le prendre. — Oui, ajoutèrent ses camarades, oui, le Cat-Creek est dangereux à traverser, à moins que vous ne vous y preniez à marée tout à fait basse ; les bateaux pour la pêche aux huîtres y ont toujours maille à partir. » Dès que la séance du conseil tenu par mes amis de Chincoteague fut finie, la route que je devais suivre le lendemain était dans mon esprit « aussi limpide que de la vase ». Les habitants de cette île ne sont pas tous des pêcheurs d’huîtres, et il y en a beaucoup qui trouvent de l’occupation et du profit à élever des poneys sur les plages d’Assateague où l’herbe pousse sans culture et fournit aux animaux une nourriture rustique. On appelle ces petites bêtes marsh tackies[1] ; on les trouve répandues par groupes, ça et là, sur les grèves en descendant jusqu’aux Sea-Islands des Carolines. Tous les ans il se tient une foire à Chincoteague où les poneys-penners[2] amènent les animaux qu’ils ont à vendre. Le prix moyen est d’environ quatre-vingt-dix dollars pour une bonne bête, bien qu’il s’en vende jusqu’à deux cent cinquante dollars (1 250 francs). Tous ces chevaux, au moment de la vente, sont à moitié sauvages et pas du tout dressés. Le lendemain matin, M. Gaulk, l’ancien percepteur du port aux huîtres et une cinquantaine de personnes m’escortèrent jusqu’au quai en me souhaitant un adieu amical et « bonne chance ». Il y avait trois milles trois quarts jusqu’à l’extrémité sud

  1. Chevaux de fiacre.
  2. Marchands de chevaux.