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XVIII
INTRODUCTION.

irréprochable, et même elle avait une certaine apparence de complet savoir qui aurait pu nous tenter. Le « c’est aussi » de M. l’amiral Paris indique qu’il est un autre sens où notre mot crique est plus généralement entendu, Le passage cité n’est, en effet, que le complément d’une autre petite phrase qui dit : « Crique, enfoncement dans une côte, ou sur une côte qui sert d’abri à de petits navires », et dans l’usage c’est ainsi que crique est entendu par l’immense majorité des lecteurs. Nous avons voulu respecter cet usage, d’autant plus qu’aux États-Unis le mot creek s’emploie sur une bien plus grande échelle qu’il n’est employé par nos marins. Pour eux, il n’y a de crique que le chenal qui est accessible à l’eau salée, qu’elle vide ou remplit selon les heures des marées et qu’elle met en communication non interrompue avec la mer du large. Aux États-Unis, on trouve des creeks jusque bien loin dans l’intérieur des terres ; le mot s’applique à des courants d’eau douce aussi bien que d’eau salée ; dans la réalité, il semble désigner surtout des cours d’eau de peu de profondeur, à débit inconstant, selon qu’ils sont influencés par les marées ou par la fonte des neiges ou par les pluies et les inondations du printemps, et qui peuvent, dans certaines circonstances, se changer tout à coup en torrents impétueux pour retomber presque aussi vite à n’avoir qu’un maigre chenal du plus faible tirant d’eau. M, Bishop en a fait bien souvent l’expérience avec son ca-