Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/263

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chapitre onzième.

cela fait ? c’est juste un millier de milles plus quatre cents milles. »

Toutes les femmes commencèrent à murmurer de nouveau : « Que le Seigneur soit loué ! que le Seigneur soit loué ! » en serrant leurs mains ridées dans un mouvement d’extase. Le petit noir, en essayant de passer ses doigts à travers ses cheveux crépus et laineux, continua ainsi :

« Qu’est-ce que le monde va devenir ? Vous n’avez jamais, braves gens, entendu parler de rien de pareil à cela — un bateau de papier ! »

À quoi les nègres répondirent enjoignant les mains : « Que le Seigneur soit loué ! que le Seigneur soit loué ! Les Yankees du Nord seuls peuvent faire les bateaux de papier ; que Dieu soit loué !

— Et que ne peuvent pas faire encore les Yankees du Nord ? ajouta-t-il. Ils sont capables de tout. Peuvent-ils ressusciter un homme ?

— Non, non, Dieu seul peut rappeler un homme à la vie ; les hommes ne le peuvent pas. Bénissons le Seigneur ! bénissons le Seigneur !

— Et qui a envoyé ce Yankeeman à mille et quatre cents milles dans son canot de papier ?

— Le Seigneur, le Seigneur ! Que le Seigneur soit béni ! criaient les femmes avec passion, en frappant dans leurs mains.

— Et pourquoi le Seigneur l’a-t-il envoyé vers le Sud dans un canot de papier ? demanda le nègre sentencieux.

— À coup sûr il n’aurait pas pu venir dans un canot