à la guerre. Je t’ai juré, par mon âme, que je ne te troquerai jamais contre aucune bête. Je t’ai juré, par mon âme, de ne te vendre jamais, ni pour or, ni pour argent.
— Dragon Doré, couche-toi sous ce chêne, et dors. Moi, je ferai sentinelle. Dors, jusqu’à ce que je t’éveille. Alors, tu auras des nouvelles de la Demoiselle et du Maître de la Nuit. »
Le Dragon Doré se coucha sous le chêne, et dormit. Le grand cheval-volant faisait sentinelle. À la cime du chêne, les hiboux, et les effraies menaient leur sabbat, et devisaient.
— « Ouiou ouiou. Ch ch ch ch. »
Le grand cheval-volant comprenait le langage de ces bêtes, qui savent tout ce qui se passe chaque nuit. Il se coucha, fit semblant de dormir, et dressa l’oreille.
À la cime du chêne, les hiboux et les effraies faisaient toujours leur sabbat, et devisaient, tant que la nuit durait encore.
— « Ouiou ouiou. — Ch ch ch ch. — Le Maître de la Nuit a rattrapé sa fiancée. — Ouiou ouiou. — Ch ch ch ch. — Le Maître de la Nuit garde sa fiancée prisonnière, loin, bien loin, au fin fond de l’étoile du milieu des Trois Bourdons[1]. Il la garde prisonnière, dans un
- ↑ Lous tres Bourdous, nom gascon du Baudrier d’Orion, appelé