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SUPERSTITIONS

— « Homme, mon ami, n’aie pas peur. Viens, viens danser et chanter avec nous.

— Esprits, merci. Je viens de loin, et je suis trop las pour faire comme vous. »

Alors, les Esprits se mirent à chanter en dansant :

Toutes les herbettes
Qui sont dans les champs,
Fleurissent et grainent
Le jour de la Saint-Jean.

Hi ! hi ! »

Le bal dura jusqu’à la pointe de l’aube. Aussitôt, les Esprits volants remontèrent au ciel, les autres rentrèrent sous terre ; et mon oncle se trouva seul, couché sur le sable, au pied d’un pin haut comme un clocher[1].

  1. Dicté par feu Cazaux, de Lectoure. La croyance aux montagnards anthropophages des Pyrénées, et aux assemblées d’esprits bienveillants, durant la nuit de la Saint-Jean, est encore assez répandue en Gascogne. Mais les particularités concernant l’oncle de Condom et l’abbé de Ferrabouc, appartiennent en propre à Cazaux. J’ai classé cette superstition mixte dans la série des Êtres malfaisants, à cause des charbonniers du Capcir.