minuit. La messe commença donc, et le charron la servit jusqu’au dernier évangile. Alors, les Loups s’enfuirent au grand galop, de sorte qu’il ne demeura plus que le Curé-Loup et son clerc.
— « Attends, Curé-Loup. Je vais t’aider à te déshabiller. »
Le charron s’approcha par derrière du Curé-Loup, et, d’un grand coup de gueule, il lui coupa la queue ras du cul. Le Curé-Loup partit en hurlant. Aussitôt, le charron se trouva porté, sans savoir comment, dans la maison du devin de Monfort.
— « C’est toi, charron. Regarde-toi dans ce miroir. »
Le charron se regarda dans le miroir. Il était redevenu homme. Mais il avait encore les oreilles d’un loup, et tenait serrée entre ses dents la queue du Curé-Loup.
— « Charron, voici le moment de me payer de mes mains, et sur tes oreilles. »
Le devin arracha les deux oreilles de loup du charron. Aussitôt, deux oreilles de chrétien repoussèrent à la place.
— « Et maintenant, charron, tu as de quoi guérir ton père.
— Merci, devin. »
Le charron partit vite pour Mauvezin, et fit manger à son père toute la queue du Curé-Loup,