Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/108

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Amérique, et lui suggéra l’idée des étranges démarches qu’il fit auprès de Joseph.

Mais le plus redoutable ennemi du trône des Bourbons, c’était un principe sous l’effort duquel Napoléon lui même avait succombé, le principe électif. La session de 1821 acheva ce qu’avait commencé la session de 1820. Au discours de la couronne, les royalistes de la chambre répondirent par une adresse où se trouvait cette phrase personnellement injurieuse pour le monarque : « Nous nous félicitons, Sire, de vos relations constamment amicales avec les puissances étrangères, dans la juste confiance qu’une paix si précieuse n’est point achetée par des sacrifices incompatibles avec l’honneur de la nation et la dignité de la couronne. »

Ainsi, lorsqu’en 1830, la bourgeoisie, dans une adresse à jamais célèbre, opposait au pouvoir royal la souveraineté parlementaire, et cela au risque des plus effroyables tempêtes, elle ne faisait que suivre l’exemple de la chambre féodale de 1821.

« Eh quoi ! s’écria M. de Serres, après la lecture du projet d’adresse, votre président irait dire face-à-face au roi que la chambre a la juste confiance qu’il n’a pas fait de lâchetés ! C’est un outrage cruel. » Inutile avertissement ! Ce que M. de Serres regardait avec raison comme un outrage cruel, le président de la chambre l’alla dire, et face-à-face, au roi irrité, mais impuissant. C’était donc sous