Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/115

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vaient jamais cru obéir qu’à ces mêmes notabilités libérales, tardivement appelées au partage d’un ténébreux pouvoir. Leur présence effective dans la haute-vente n’ajoutait donc rien à l’effet moral qu’avait jusqu’alors produit leur présence supposée. Quant à la portée de ce que pouvaient et oseraient ces hauts personnages, c’était le secret de l’avenir.

Quoi qu’il en soit, leur intervention fut, d’abord, utile aux progrès de la charbonnerie par les rapports qu’ils entretenaient avec les provinces. Munis de lettres de recommandation, plusieurs jeunes gens allèrent dans les départements organiser la charbonnerie. M. Flotard fut envoyé dans l’Ouest, M. Dugied partit pour la Bourgogne, M. Rouen aîné pour la Bretagne, M. Joubert pour l’Alsace. Considérée dans ses relations avec les départements, la haute-vente de Paris reçut le nom de vente suprême ; et la charbonnerie fut organisée partout comme elle l’était dans la capitale. L’entraînement fut général, irrésistible sur presque toute la surface de la France il y eut des complots et des conspirateurs.

Les choses en vinrent au point que dans les derniers jours de l’année 1821, tout était prêt pour un soulèvement, à la Rochelle, à Poitiers, à Niort, à Colmar, à Neuf-Brisach, à Nantes, à Béfort, à Bordeaux, à Toulouse. Des ventes avaient été créées dans un grand nombre de régiments, et les changements même de garnison étaient, pour la charbonnerie, un