Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/161

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essai de popularité, et Charles X en avait rapporté un surcroit de confiance.

Mais avant de dire à quelles extrémités cette confiance devait le pousser, il importe de jeter un coup-d’œil sur la politique extérieure de la France à cette époque.

C’était dans un intérêt de dynastie que les traités de 1815 avaient été imposés à la France par les Bourbons. Ce fut dans un intérêt de dynastie que, dès 1829, on parla de les modifier profondément. Car, que les destins d’un peuple suivent les affaires d’une famille, c’est la règle dans les monarchies.

L’honneur de ce projet appartenait en partie à M. de Reyneval : M. de Polignac en fit la base de sa politique extérieure.

Ainsi, en 1830, un grand changement diplomatique se préparait dans le monde. Il s’agissait de rendre le Rhin à la France.

Des négociations avaient commencé, à ce sujet, entre le cabinet de Saint-Pétersbourg et celui des Tuileries. Voici qu’elles en auraient été les bases :

La France et la Russie contractaient une alliance étroite, spécialement dirigée contre l’Angleterre. La France reprenait les provinces rhénanes. Du Hanovre, enlevé à la Grande-Bretagne, on faisait deux parts, destinées, l’une à indemniser la Hollande, l’autre à désintéresser la Prusse, dont on aurait, en outre, arrondi le domaine par l’adjonction d’une partie de la Saxe aux provinces prussiennes de la Silésie. Le roi de Saxe aurait été dédommagé aux dépens de la Pologne. On assurait à l’Autriche la