Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/181

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raient se réunir ? La Méditerranée n’aurait pas vu plusieurs de nos vaisseaux errer sur les flots à l’aventure, et la flotte n’aurait pas mis huit jours à se rallier dans la baie de Palma. Ce n’est pas tout encore. À qui la faute, si, après le débarquement, l’absence des moyens de transport a trompé l’ardeur de nos troupes ? Sans l’arrivée si tardive du convoi qui portait les chevaux du train, la grosse artillerie, et le matériel du siège, le combat de Staouëli n’aurait pas eu lieu, peut-être, et nous aurions payé de moins de sang une conquête plus rapide. » Quelques-uns prétendaient, sur la foi de leurs correspondances privées, que pendant le siège du Château de l’empereur, la flotte avait défilé hors de la portée du canon, et n’avait que très-imparfaitement soutenu les efforts de l’armée de terre.

Ces accusations, suspectes d’ailleurs dans la bouche d’adversaires politiques, étaient dirigées moins contre l’amiral que contre ceux à l’influence desquels on le supposait accessible. Quoiqu’il en soit, le baron d’Haussez demanda que M. Duperré fût traduit devant un conseil de guerre. Mais, non content de s’y refuser formellement, Charles X l’éleva à la pairie. Les libéraux se plaignirent, disant que le titre de pair n’équivalait pas à la dignité de maréchal de France, accordée à M. de Bourmont.

Le bruit du Te Deum se perdit dans ces clameurs des partis aux prises. Elles furent si fortes, que l’on remarqua peu le rapport financier où M. de Chabrol annonçait pour 1831 un excédant de recettes de 3 millions.

Si, lorsqu’il s’était agi de conquérir Alger, la po-