Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/239

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nant ces mots : La patrie tient un bâton de maréchal à la disposition du premier colonel qui fera cause commune avec le peuple. Ainsi, tout concourait à augmenter l’énergie de ce mouvement, le plus extraordinaire qui ait jamais emporté la population d’une grande ville.

Mais, dans les quartier riches, l’insurrection avait un tout autre caractère que dans ceux d’où sortaient les combattants de ta place de Grève. Au faubourg Saint-Honoré, ce qui dominait les âmes, c’était l’amour de l’ordre, le désir de la conservation. Ce sentiment avait conduit à la mairie du 1er arrondissement un grand nombre de gardes nationaux : un détachement du 6e de la garde y fut envoyé, sous les ordres de M. Sala, mais pas un coup de fusil ne fut tiré. « Nous ne sommes ici, criaient les gardes nationaux, que pour assurer la conservation des propriétés. » — « C’est dans le même but que nous venons, répondit l’officier. » L’altercation fut vive. Enfin les gardes nationaux cédèrent, et M. Sala qui, d’après les instructions du général Saint-Hilaire, devait les retenir prisonniers, les renvoya chez eux l’un après l’autre, rassurés et satisfaits. Le bataillon continuant sa marche, une demi-compagnie fut assaillie, devant la Madeleine, par des ouvriers armés de fusils et de pistolets. Ils furent reçus vigoureusement, et pendant que les uns se répandaient dans les rues voisines, les autres couraient se réfugier dans les rues voisines. Une compagnie les y suivit, à travers les barricades renversées. Les ouvriers montent dans les combles. On les menace de mettre le feux aux échafaudages, au moyen de la