Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/270

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cades, en prévision des massacres du 29. Et dans cette nuit sans repos, combien de mères attendirent un fils qui ne revint pas !

Les troupes, cependant, s’étaient repliées de toutes parts vers les Tuileries. Celles qui occupaient l’Hôtel-de-Ville, n’ayant plus à minuit que quarante cartouches, s’étaient décidées à la retraite. Les soldats sortirent, emportant ceux de leurs camarades qui avaient été tués ou blessés. Ils marchaient avec défiance, prêtaîent l’oreille au moindre bruit, et semblaient soupçonner derrière chaque barricade des assaillants nouveaux. Mais ils ne rencontrèrent pas d’ennemis. Seulement, il y avait sur leur route des morts que l’on heurtait du pied dans les ténèbres.