Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/414

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militaire, le roi de France en fut cédait à vendre son argenterie. La Dauphine ne put se procurer des vêtements nouveaux, et se plaignit de manquer de linge. Enfin comme pour mettre le comble à tant d’amertumes, le colonel du 15e léger alla, ce jour-là, remettre au roi son drapeau. Treize hommes l’accompagnaient : tout le reste avait déserté.

Les gardes-du-corps, s’étant répandus dans le parc, avaient tué un grand nombre de pièces de gibier dans la faisanderie : ce fut une des plus vives douleurs de Charles X ; car son âme n’étant pas assez forte pour son rôle, il tenait plus aux petits avantages de la grandeur qu’à la grandeur elle-même. Le chasseur se retrouvait presque inconsolable dans le roi résigné.

Le 1er août, le duc d’Orléans reçut une ordonnance de Charles X, ainsi conçue :

« Le roi, voulant mettre fin aux troubles qui existent dans la capitale et dans une autre partie de la France, comptant d’ailleurs sur le sincère attachement de son cousin le duc d’Orléans, le nomme lieutenant-général du royaume.

Le roi, ayant jugé convenable de retirer ses ordonnances du 25 juillet, approuve que les chambres se réunissent le 3 août, et il veut espérer qu’elles rétabliront la tranquillité en France.

Le roi attendra ici le retour de la personne chargée de porter à Paris cette déclaration.

Si on cherchait à attenter à la vie du roi et de sa famille, ou à sa liberté, il se défendrait jusqu’à la mort. Fait à Rambouillet, le 1er août.

Charles. »