Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/420

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mandait si, sous les auspices du duc d’Orléans, et au milieu des orages d’une régence, le jeune Henri ne serait pas élevé dans des principes contraires aux traditions de la monarchie et de l’Église. De son côté, Charles X, je le répète, ne pensait pas que sa chute pût entraîner celle de son petit-fils, surtout dans une crise que le premier prince du sang était en mesure de dominer. Sa confiance, à cet égard, était si grande qu’il manda auprès de lui le général de Latour-Foissac, et lui donna, en présence du baron de Damas, diverses instructions relatives à la rentrée du duc de Bordeaux dans Paris. Il lui prescrivit en même temps de disposer, selon les convenances du moment, des troupes qui se trouvaient encore dans la capitale. Enfin, il lui remit l’acte d’abdication dont on lira plus bas la teneur, en le chargeant de l’aller porter au duc d’Orléans.

Le général Latour-Foissac partit aussitôt de Rambouillet, et arriva au Palais-Royal dans la soirée du 2 août. Il pénètre dans la demeure du prince, et demande à être introduit. L’aide-de-camp auquel il s’adresse lui répond par un refus formel le général insiste ; il s’annonce comme un envoyé de Charles X. Nouveau refus de la part de l’aide-de-camp. « Mais, Monsieur, s’écrie le général Latour-Foissac, il y va de nos intérêts les plus chers : le message dont je suis chargé est de la plus haute importance. » L’aide-de-camp avait sans doute reçu des ordres positifs, car il demeurait inflexible. Il se contenta de dire à l’envoyé de Charles X qu’il y avait séance le lendemain à la chambre des députés, et qu’il ajournât son message. L’étonnement de M. de Latour-Fois-