Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/478

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justice à la politique ; en vain M. Mauguin s’écrie-t-il qu’il faut réorganiser toutes choses ; que la révolution, partie du sommet, doit descendre jusqu’à la base, sous peine de nouvelles et plus terribles commotions ; enrayée par M. Villemain, rappelée par M. Dupin aîné aux idées de conservation, et saisie d’un soudain respect pour les positions de la veille, la chambre conserve à la magistrature son existence et son inamovibilité.

Cependant le temps s’écoule, l’heure est avancée : il faut, dans la journée même, proclamer un roi. On décide qu’il sera pourvu plus tard, et par des lois séparées, aux objets qui suivent : — application du jury aux délits politiques ; — responsabilité des ministres ; — réélection des députés fonctionnaires ; — vote annuel du contingent de l’armée ; — garde nationale ; — état des officiers de terre et de mer ; — institutions départementales et municipales ; — instructions publique et liberté d’enseignement ; — fixation des conditions électorales et d’éligibilité.

Au moment où la chambre va conférer la couronne, M. Fleury (de l’Orne) demande que les collèges électoraux soient convoqués, et donnent un mandat spécial pour l’élection d’un roi. Allons donc ! s’écrie avec humeur Casimir Périer, et M. Laffitte s’empresse de lire le dernier paragraphe qui invite Louis-Philippe d’Orléans, duc d’Orléans, à prendre le titre de roi des Français, moyennant l’acceptation de la charte modifiée.

Ce paragraphe est adopté à une grande majorité. Trente membres de la droite s’abstiennent. M. de Corcelles veut qu’on soumette, du moins, l’élection