Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/110

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nement, ces relations conservatrices, j’y apporterai, pour ma part, toute la sollicitude qu’elles réclament, et les dispositions dont j’aime à offrir à votre majesté l’assurance, en retour des sentiments qu’elle m’a exprimés. Je la prie d’agréer en même temps, etc., etc.

« Nicolas. »

Le ton dédaigneux de cette lettre, ses réticences pleines de menaces, l’omission insultante de ces mots monsieur mon frère que Louis-Philippe avait eu grand soin d’employer, tout cela fut un coup de foudre pour le Palais-Royal. Il ne se découragea point cependant, et ne songea plus qu’à mériter par de nouveaux efforts, surtout dans la question belge, la bienveillance des cours.

Depuis que le prince d’Orange avait quitté Bruxelles, tout y était en proie à la plus horrible confusion. Un fantôme de gouvernement y était apparu mais comme la Belgique n’avait pas encore poussé contre la dynastie des Nassau son irrévocable cri de guerre, nul pouvoir belge n’osait ni se croire ni se dire légitime. Le peuple qui, partout, se plaît aux situations violentes, parce qu’elles rompent la monotonie de ses douleurs, et que souffrir détourne de craindre, le peuple s’agitait et appelait les hasards. La haine irréfléchie long-temps couvée dans son sein, sous l’ardente excitation du clergé catholique, éclatait contre la Hollande avec une fougue qui troublait tout. Des rassemblements se formaient sur les places publiques de Bruxelles on demandait des armes de tous côtés ; on enrôlait des volontaires. Aux agitations de la capitale s’ajoutaient, pour les