Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/156

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gnant à ce dernier pays, comme ligne de l’armistice, les limites qu’il avait avant le traité de Paris du 30 mai 1814. L’acte de la conférence fut apporté à Bruxelles le 7 novembre, par MM. Cartwright et Bresson. Il fallait que le gouvernement provisoire se décidât. La situation était délicate. Adhérer à ce premier protocole, c’était reconnaître au nouveau congrès de Vienne une compétence qu’il ne serait plus ensuite possible de décliner ; c’était rendre la Belgique vassale des cinq puissances. Mais que pouvait faire le gouvernement belge ? Consulter les ministres français ? Ils répondaient : « Gardez-vous d’attaquer la Hollande, la Prusse accourrait pour la secourir. Et alors quelle situation serait la nôtre ? Nous serions forcés ou de vous désavouer, ce qui nous serait pénible, ou de tirer l’épée pour vous, avec vous, ce qui n’entre pas dans nos desseins. » Effrayé par ce langage, le gouvernement belge adhéra au protocole n°1, subissant ainsi, dans ce qu’elle avait de plus arrogant, cette dictature européenne dont les usurpations avaient la France pour victime et le gouvernement français pour complice.

Les Belges, amis de la France, n’étaient pourtant pas encore tout-à-fait découragés. M. Gendebien fut envoyé à Paris pour savoir si, dans le cas où les Belges adopteraient la forme monarchique, Louis-Philippe consentirait à leur donner pour roi le second de ses fils. L’Angleterre s’était prononcée on répondit à M. Gendebien que la Belgique ne devait compter ni sur la réunion ni sur un prince français. En même temps, on opposait toutes sortes d’entraves aux volontaires parisiens, armés pour la cause