Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/164

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son ambassadeur : « Le roi des Pays-Bas, disait Guillaume, a appris avec une douleur profonde la détermination prise à l’égard de la Belgique par MM. les plénipotentiaires d’Autriche, de France, de la Grande-Bretagne, de Prusse et de Russie, réunis en conférence à Londres. Si le traité de Paris de 1814 mit la Belgique à la disposition des hauts alliés, ceux-ci, du moment ou ils eurent fixé le sort des provinces belges, renoncèrent, d’après la loi des nations, à la faculté de revenir sur leur ouvrage, et la dissolution des liens formés entre la Hollande et la Belgique sous la souveraineté de la maison de Nassau se trouva exclue de leurs attributions. L’accroissement de territoire assigné aux provinces unies fut d’ailleurs acquis à titre onéreux, moyennant le sacrifice de, plusieurs de leurs colonies, la dépense exigée pour fortifier divers endroits des provinces méridionales du royaume, et autres charges pécuniaires. La conférence se réunit, il est vrai, sur le désir du roi, mais cette circonstance n’attribuait point à la conférence le droit de donner à ses protocoles une direction opposée à l’objet pour lequel son assistance avait été demandée, et au lieu de coopérer au rétablissement de l’ordre dans les Pays-Bas, de les faire tendre au démembrement du royaume. »

Au point de vue des traités de 1815 et de la sainte alliance, qu’y avait-il à répondre à cette protestation de Guillaume ? Il était donc prouvé, à la face du monde, que les puissances signataires au traité de Vienne manquaient à leurs propres principes,