Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/250

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rence de Londres, y était sans influence. Lord Ponsonby, au contraire, y jouissait, comme représentant de la Grande-Bretagne, d’une autorité fort grande, et dont il faisait le plus triste usage. Lord Ponsonby était un diplomate très-versé dans la science des petits moyens et des roueries vulgaires. Ajoutant ses propres passions à celles de son pays, et animé contre la France d’une haine qu’il affichait avec une légèreté arrogante, il avait embrassé la cause du prince d’Orange, dont il se disait parent par sa femme. Et cette cause, il la servait avec autant de puérilité que d’ardeur, lançant ses domestiques dans tous les lieux publics pour y semer des propos factieux, et ne dédaignant pas lui-même d’aller de boutique en boutique faire l’apologie du fils aîné de Guillaume, ou exciter contre le nouvel état de choses et ses désordres, l’âme sordide des marchands. Mais les membres les plus notables du congrès n’en couraient pas moins chaque jour adorer, dans Lord Ponsomby, le victorieux ascendant de l’Angleterre. Il était entouré, surtout, par ceux des Belges qui, se piquant d’être des hommes politiques, comptaient, pour leur fortune, sur les bonnes grâces de la diplomatie. Plus d’une fois il fit fermer sa porte à MM. Van de Weyer et Notbomb, dont il goûtait fort peu l’érudition diplomatique, relativement au grand duché de Luxembourg, et que, dans les épanchements de l’intimité, il appelait des pédants.

M. de Loevestine vint en aide à l’influence expirante de M. Bresson, et tout ce qu’ils purent imaginer pour ruiner la candidature du duc de Leuch-