Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/285

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paperassière, stérile ; et un gouvernement d’hommes d’état se trouvait avoir légué la première nation du monde à un gouvernement de commis.

Le problême à résoudre consistait donc à établir la centralisation politique sur de larges bases et à détruire, au contraire, la centralisation administrative. En d’autres termes, il fallait : 1° conférer à l’Etat le droit d’agir souverainement dans toutes les grandes choses ; de diriger moralement les esprits par le culte, par l’éducation, par les fêtes, par les spectacles ; de se mettre à la tête de l’industrie, et de lui imposer des lois ; d’établir le crédit public par la suppression des banques individuelles ; d’entreprendre, exclusivement à toute compagnie particulière, le creusement des canaux, la construction des chemins de fer, l’exploitation des mines, etc. ; 2° conférer à la commune le droit de pourvoir, sinon en dehors de toute surveillance, du moins par elle-même, à la réparation de l’église et de l’hôtel-de-ville, à l’entretien du cimetière, à l’embellissement de la cité : en un mot, à tous les intérêts d’une nature spéciale.

Malheureusement, les chambres qui abordaient cet important problême étaient incapables non-seulement de le résoudre, mais de le bien poser. Déjà, en décrétant dans la charte l’égalité des cultes, la liberté de l’enseignement, la concurrence industrielle, elles avaient anéanti la véritable centralisation politique et dépouillé l’Etat de ses plus naturelles, de ses plus hautes, de ses plus nécessaires prérogatives. Pour achever cette œuvre de folie, il ne leur restait plus qu’à fortifier la cen-