Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/286

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tralisation administrative, en ôtant à la commune toute liberté d’action, tout principe de vie. C’est ce qu’elles firent dans la loi sur l’organisation municipale.

Dans la chambre des députés, la discussion fut laborieuse, confuse. Les uns, et c’était le plus grand nombre, voulaient qu’à l’égard du pouvoir central, la commune fut placée dans une dépendance complète. Ils demandaient, en conséquence, que le maire et les adjoints fussent nommés par le roi dans les villes considérables, et dans les villes de moindre importance, par le préfet. Quant à la formation du conseil municipal, ils n’osaient trop ouvertement repousser le principe électif, mais ils n’en admettaient qu’une application très restreinte. Les autres soutenaient que la commune ne serait fortement organisée que lorsque tous les habitants seraient appelés à élire le maire, les adjoints et les conseillers municipaux.

L’opinion de ces derniers était évidemment conforme aux vrais principes de gouvernement ; mais ils posaient mal la question. Au lieu de représenter la commune dans ses rapports avec la société tout entière, ils la défendirent au point de vue du droit individuel. Au lieu de prouver qu’il suffisait de la constituer vigoureusement, pour qu’en faisant ses propres affaires elle fit celles de l’État, ils partirent, comme leurs adversaires, de cette supposition qu’entre la commune et l’État il existait une hostilité naturelle. Supposition gratuite et absurde dans la bouche des orateurs de la minorité ! Car prévoir une lutte et demander que la commune