Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

curé de St.-Germain-l’Auxerrois, vieillard qui avait accompagné à l’échafaud Marie-Antoinette. Le 14 février, des hommes, placés sur les marches de l’église St.-Roch distribuaient aux arrivants des cartes destinées à leur apprendre que le rendez-vous était un grand nombre de brillants équipages encombraient déjà les avenues de cette église. Couvrant sous la solennité d’un deuil public la satisfaction d’une vengeance essayée, une foule élégante envahit le temple, et le service funèbre commença. A quelques pas de là dormaient dans leurs tombeaux ceux qui, au mois de juillet, étaient tombés morts devant le Louvre. On fit une quête, dans l’église, au profit des soldats de la garde royale blessés dans les trois jours. La cérémonie s’achevait en silence, lorsque, s’avançant vers le catafalque qui s’élevait au milieu de l’église, un jeune homme y attacha une lithographie représentant le duc de Bordeaux. Une couronne d’immortelles fut placée au-dessus de ce portrait, et des militaires y vinrent fixer leurs décorations.

Cependant, des divers quartiers de Paris, étaient accourus sur la place Saint-Germain-L’Auxerrois des agitateurs qu’attirait nouvelle d’un complot de bruit. On apprend ce qui se passe dans l’église ; le récit en vole de bouche en bouche, commenté d’une manière injurieuse, ou habilement exagéré. Bientôt des imprécations retentissent ; la multitude devient de minute en minute plus animée et plus épaisse. Averti, le préfet de police accourt sur la place, il