Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/348

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vani, Bianchetti, Sarti, Zanolini, Sturani, Mamiani, qui composaient le gouvernement provisoire, se décidèrent à résigner leur pouvoir et nommèrent un triumvirat. Mais ce triumvirat n’eut pas le temps d’entrer en fonctions. La nouvelle du traité conclu le 5 mars entre la cour de Rome et celle de Vienne étant venue dissiper l’espoir que les plus confiants avaient placé dans la loyauté du gouvernement de France, le général Armandi va trouver ses collègues, leur expose tout ce que la situation a d’inévitable, tout ce qu’une lutte inégale entraînerait de désastres, et leur propose de traiter avec le Saint-Siège. Cette opinion prévaut. Une députation composée de MM. Armandi, Bianchetti, Sturani et Silvani se rend auprès du cardinal Benvenuti, prisonnier du gouvernement provisoire depuis les premiers jours de la révolution ; et c’est avec leur captif, devenu tout-à-coup le représentant diplomatique du Pape, que les chefs de l’insurrection arrêtent les bases du traité par qui l’insurrection était close. Dans la convention d’Ancône, le cardinal Benvenuti accordait aux insurgés amnistie pleine et entière, il engageait à l’exécution fidèle de la convention sa parole sacrée, et il prenait le titre de légat à latere. Ces garanties parurent suffisantes à tous les membres du gouvernement provisoire, un seul excepté, le comte Mamiani : il refusa sa signature. Le lendemain 27 mars, Ancône appartenait à l’autorité du Pape.

La capitulation ne fut pas plus tôt connue à Rome, qu’on y prit la résolution de la déclarer nulle. Mais on dissimula, pour mieux frapper les victimes désignées aux vengeances pontificales. Les