Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/373

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presque impérieuse. C’était dans cette ville qu’avait été rédigé par le maire, M. Bouchotte, par M. Charpentier, président de la cour royale, par M. Voirhaye, avocat-général, et par M. Domez, le premier plan d’association nationale. La destitution dont M. Casimir Périer avait frappé, à ce sujet, MM. Bouchotte et Voirhaye avait accru l’irritation des patriotes, parmi lesquels comptaient la plupart des conseillers municipaux, tous les officiers supérieurs de la garde nationale et plusieurs militaires de la garnison. Le roi répondit sèchement au corps municipal qui, dans son allocution, s’était élevé contre l’hérédité de la pairie. La garde nationale ayant voulu exprimer, par l’organe de M. Voirhaye, la même opinion, le roi interrompit avec impatience l’orateur, et lui arrachant l’adresse, « La garde nationale, dit-il, ne doit pas s’occuper de questions politiques. Cela ne la regarde pas. – Sire, reprit M. Voirhaye, ce n’est pas un avis qu’elle donne, c’est un vœu qu’elle exprime. La garde nationale n’a point de vœu à former ; les délibérations lui sont interdites ; je ne veux pas en entendre davantage. »

Cette sortie imprévue produisit dans la ville de Metz la plus vive sensation. Les officiers supérieurs de la garde nationale ayant été invités à la table du roi, un seul se rendit à l’invitation. Louis-Philippe ne prolongea pas son séjour à Metz. Il en sortit à cheval, par une pluie battante. A quelque distance de la ville, le cheval d’un jeune homme mêlé au cortège étant venu heurter violemment sa tête à la jambe du roi, il y eut un moment d’anxiété générale. On