Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/386

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lui offraient les événements que nous allons raconter.

Depuis que Dwernicki occupait Zamosc, la noblesse de la Volhynie, de la Podolie et de l’Ukraine, encouragée par son voisinage, préparait une vaste insurrection, dont la pensée généreuse allait jusqu’à l’affranchissement des serfs. Pousser à ce grand mouvement, le régulariser, soutenir le patriotisme de ces contrées couvertes de forêts et habitées par de rudes chasseurs, c’était là ce que Dwernicki devait accomplir avec sa petite troupe, si faible, qu’on paraissait, en lui donnant de pareils ordres, avoir conjuré sa perte.

Quoi qu’il en soit, résolu de passer à travers les trois armées qui le menaçaient, Dwernicki sort de Zamosc le 5 avril, et arrive le à Boremel, où l’atteint bientôt le corps de Rudiger. Là se livre un de ces combats que la furie polonaise rend seule explicable. Laissant son infanterie dans le village, Dwernicki, à la tête de deux mille lanciers républicains, fond sur les 9, 000 hommes de Rudiger ; en deux charges il le met en déroute, et lui prend huit pièces de canon. Le lendemain, Dwernicki se dirigeait vers la Podolie, poursuivi par Rudiger qui venait d’opérer sa jonction avec Kaysaroff Au midi, le général Roth s’avançait pour lui barrer le passage. A Kolodno, le général polonais apprit qu’on voulait le couper des frontières de Gallicie. Il pousse à Lulince, mais dans la nuit du 25 avril, Rudiger, violant le territoire autrichien, ordonne à un détachement de se porter en arrière des Polonais. Le 27 au matin, quand fut dissipé le brouillard qui avait masqué