Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/387

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les manœuvres des Russes, Dwernicki se vit enveloppé par 25, 000 hommes. Alors, il franchit la frontière, mais les troupes autrichiennes, qui avaient toléré la violation de leur territoire par les Russes, l’environnèrent et le forcèrent de mettre bas les armes. Les populations que traversa ce petit corps, quand on l’emmena prisonnier, l’accueillirent avec enthousiasme ; les dames de Presbourg, arrachant les boutons de l’uniforme de Dwernicki, les portaient suspendus à leur cou par des chaînes d’or.

Le désastre de Dwernicki fit manquer l’insurrection des provinces méridionales. Celle des Lithuaniens attira dès-lors toute l’attention des Polonais.

Après la bataille d’Iganie, Skrzynecki perdit un temps précieux. Il pouvait, avec toutes ses forces réunies, se porter successivement sur chacun des grands corps de l’armée russe, qui étaient toujours fort éloignés l’un de l’autre, et les battre séparément, grâce à la double supériorité de la valeur et du nombre.

La garde russe était cantonnée entre le Bug et la Narew, à vingt lieues au nord du quartier-général de Dlébitch. Elle occupait le terrain qui s’étend de Lomza à Zambrow ; et Diébitch ne pouvait la joindre qu’en passant le Bug. Cette garde, forte de 20, 000 hommes, était commandée par le grand duc Michel et renfermait toute la noblesse russe. La détruire, c’eût été frapper au cœur l’empereur de Russie, et l’exposer à la haine des grandes familles, déjà mécontentes. Ce corps était donc celui que le généralissime polonais devait attaquer de préfe-