Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/401

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portugais rejetait les demandes de la France l’amiral Roussin prit définitivement le parti de forcer l’entrée du Tage.

Les vents étaient peu favorables, et les pêcheurs qu’on avait engagés à suivre l’escadre, les déclaraient trop courts. D’un autre côté l’entreprise était hasardeuse. Une escadre portugaise forte de huit bâtiments, était embossée en travers du fleuve ; des corps de troupes étaient, depuis Bélem, échelonnés le long du rivage ; et des forts nombreux, bien approvisionnés, menaçaient les assaillants. Mais, dans l’escadre française, soldats et matelot étaient transportés d’enthousiasme. L’Europe avait depuis long-temps adopté cette opinion que le Tage était inexpugnable du côté de la mer et c’était pour nos intrépides marins un motif de plus d’impatience. Le 11 juillet, les vents se levèrent à huit heures ; à dix heures, l’escadre appareilla et, à une heure et demie après midi, elle donnait pleines voiles dans le Tage, en gouvernant entre les forts Saint-Julien et Bugio.

Les corvettes, placées à la droite de la ligne, devaient combattre exclusivement la tour de Bugio ; et celle de Saint-Julien devait supporter le feu des vaisseaux. L’amiral Roussin avait craint qu’en franchissant ces deux forts, les vaisseaux n’éprouvassent assez d’avaries pour qu’il leur fut impossible de continuer leur route : dans ce cas, l’escadre devait mouiller par le travers du Paco d’Arcos ; dans le cas contraire, elle devait aller s’embosser devant l’escadre portugaise et les quais de Lisbonne.

Les deux premiers forts de l’entrée ayant ouvert