Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/423

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gique, devaient être démolies, ce qui réduisait à une équivoque sans dignité une promesse fastueuse ; ils insistèrent sur la faiblesse de Don Miguel, possesseur provisoire d’un trône contesté, souverain d’un royaume secondaire, prince isolé en Europe ; et rapprochant avec amertume l’entrée de nos vaisseaux dans le Tage, de l’abandon de cette Pologne dont on glorifiait l’héroïsme, mais dont on n’osait pas reconnaitre la nationalité, ils accusèrent le ministère du 15 mars de n’avoir montré de la fermeté que là où n’était pas le péril, et d’avoir couvert sa pusillanimité par son arrogance.

En même temps arrivait à Paris le compte-rendu des séances du parlement anglais[1] séances qui donnaient au discours de la couronne d’inexorables démentis. Interpellé par lord Aberdeen sur le projet de destruction de forteresses qui avaient eu « pour objet, disait lord Aberdeen, non-seulement de défendre les Pays-Bas, mais de contenir la France », lord Grey, chef du ministère anglais, avait répondu que « la chose était encore en discussion ; que, dans un protocole dont la France avait été exclue pour des raisons évidentes », il avait été convenu, à la vérité, qu’une partie des forteresses avait démantelée ; mais que, dans ce même protocole, les quatre Puissances s’étaient réservé le droit « de décider lesquelles seraient démantelées ». Et à cette réponse, si injurieuse pour la France, lord Wellington avait ajouté ces mots, plus injurieux encore : « Je vois avec plaisir que quatre Puissances seulement ont concouru à l’arrangement, et que

  1. Séance du 27 juillet 1831.