Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/424

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la France a été exclue des délibérations. Je regrette que le noble comte n’ait point d’explications à donner au sujet du Portugal. J’avoue que je me suis senti humilié quand j’ai su que le drapeau tricolore flottait sous les murs de Lisbonne. » (Applaudissements prolongés dans le parlement.)

De telles paroles mettaient à nu tout le mensonge de l’alliance anglaise. Le sentiment national se souleva contre un pouvoir qui savait si peu faire respecter la France et se faire respecter lui-même. Une circulaire, adressée par les représentants des grandes Puissances aux consuls de leurs nations respectives dans l’état de l’Église, fut publiée à la même époque par la Gazette d’Augsbourg, et mit le comble à la douleur dont toute la partie saine du peuple français était pénétrée. La circulaire portait : « Les représentants des Puissances ont jugé convenable de témoigner à sa sainteté le vif intérêt que leurs cours respectives prennent au maintien de la tranquillité publique dans les états de l’Église ; sentiments qui ont été déjà exprimés par le gouvernement français dans une note de son envoyé à Rome le 19 avril de cette année[1]. » Le gouvernement français n’avait donc pas craint, au plus fort des vengeances pontificales, de se joindre aux autres cours pour condamner ces malheureux patriotes italiens qui ne s’étaient insurgés, pourtant, qu’à l’exemple de la France, sur foi de ses déclarations, et, pendant quelque temps, avec son concours !

Ce fut sur ces entrefaites que M. de Semonville, grand référendaire, eût l’idée d’étaler dans l’en-

  1. Circulaire en date du 9 juillet 1831.