Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/434

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donc fait tout ce qu’il était possible de faire, en offrant sa médiation et en provoquant celle des autres Puissances. Aussi bien, il était temps que l’Opposition s’expliquât. Une guerre universelle, une guerre à mort, était-ce là le but de ses désirs ? Dans ce cas, il était bon qu’on l’avertît que la question n’était plus entre la guerre et la paix, mais entre la guerre et la liberté, car il n’est pas loisible à un peuple lancé en de telles entreprises de s’arrêter et de se régler. Les combats et le tumulte au dehors appellent au dedans un repos absolu et le silence. Le despotisme est la nécessaire contre-partie de la victoire. Napoléon le prouva, et, avant lui, la Convention l’avait prouvé par des actes qui ne s’effacèrent jamais de la mémoire des hommes. « Avez-vous fait un pacte avec la victoire ? demandait-on un jour dans la terrible assemblée ? — Non, répondit Bazire, le Montagnard ; mais nous avons fait un pacte avec la mort. » La mort bientôt le vint sommer de tenir sa promesse : un an s’était à peine écoulé, que la tête de Bazire bondissait du haut d’un échafaud. Que si l’Opposition ne pâlissait pas devant l’emploi de semblables ressources et au seul souvenir de ces exemples fameux, qu’elle eût le courage de l’avouer !

Telles furent, en substance, les raisons que développèrent avec beaucoup de talent MM. Casimir Périer, Thiers et Sébastiani, orateurs déjà connus, auxquels deux hommes nouveaux, MM. Duvergier de Hauranne fils et Charles de Rémusat, prêtèrent, dans cette occasion, une assistance pleine d’éclat et de vigueur.