Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/469

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palatinat de Plock, et il ne resta pour défendre la capitale que 35,000 hommes. En apprenant que l’armée polonaise se divisait, Paskéwitch se décida à tenter l’assaut et il en fixa le jour au 6 septembre. Ses forces venaient de s’accroître d’une nouvelle armée de 30,000 hommes que le général Kreutz avait amenée. Ainsi la capitale de la Pologne était menacée sur divers points par une masse totale de 120,000 hommes et de 386 pièces de canon. L’effectif de l’armée polonaise était de 80,000 hommes environ et de 144 pièces de canon, mais il n’y avait dans Varsovie que 35,000 hommes et 136 bouches à feu. La ville était défendue sur la rive gauche par trois lignes de fortifications demi-circulaires dont la plus étendue n’occupait pas moins de cinq lieues. Les saillies principales étaient Wola, Pariz et Marymont, reliées ensemble par des lunettes. Cet immense développement eut exigé une armée triple de celle des Polonais ; certains points trop peu garnis devaient facilement tomber aux mains de Paskéwitch, de sorte qu’on avait bâti des forts pour l’ennemi, et que les ouvrages qui auraient dû arrêter l’assiégeant devenaient pour lui une chance de plus de succès. Pour comble de malheur, les points le mieux fortifies étaient précisément ceux que les Russes ne pouvaient, attaquer. Krukowiecki avait songé à mobiliser le peuple des faubourgs, et Zaliwski, le célèbre chef des porte-enseignes était parvenu à organiser une garde urbaine de plus de 20,000 hommes dont les cadres avaient été formés avec les officiers sans emploi ; mais, Chrzanowski en faisant peur d’une autre nuit du 15 août, obtint la dissolution