Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/194

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rait voulu prouver au prince de Metternich que, pour mettre le pied en Italie, les Français n’avaient nul besoin de traverser le Piémont, surtout quand l’alliance anglaise leur permettait de tenir librement la mer. Déjà, dès le commencement du mois de février, M. Ditmer avait été envoyé secrètement dans les états de l’Église, pour y sonder les dispositions des esprits et y étudier le véritable caractère des événements. Il n’était pas encore de retour à Paris, lorsqu’on y apprit que les Autrichiens avaient fait leur entrée à Bologne.

Casimir Périer prit sur le champ son parti, au risque de déplaire au roi et de jeter l’alarme au sein de la diplomatie. Le vaisseau le Suffren et deux frégates, l’ Artémise et la Victoire, reçurent ordre de faire voile vers Ancône, et d’y transporter onze cents hommes, sous le commandement du capitaine de vaisseau Gallois et du colonel Combe. Le général Cubières, commandant en chef de l’expédition, dut en même temps partir pour Rome en passant par Livourne, afin de s’entendre avec le pape, sur l’occupation d’Ancône par les Français. L’escadre ayant à tourner toute l’Italie, on calculait que le général Cubières aurait le temps de voir le souverain pontife, de lui communiquer ses instructions, d’obtenir son assentiment, et d’arriver à Ancône avant que le capitaine Gallois et le colonel Combe y eussent paru. Or, il advint que, d’une part, le général Cubières fut retardé dans son voyage par les vents contraires, et de l’autre, que l’escadre fit sa traversée avec une célérité tout-à-fait imprévue. Aussi le général Cu-