Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/197

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par les chefs du torysme, interprètes infatigables de tous les soucis d’une haine jalouse.

Il semble que cette inquiétude universelle aurait dû devenir, en France, pour Casimir Périer, une cause de popularité. Il n’en fut rien. Ses ennemis rejetèrent tout l’honneur du coup de main sur le capitaine Gallois et le colonel Combe, qui n’étaient parvenus à faire briller dans tout son jour la hardiesse française qu’en outre-passant leurs pouvoirs, et ils reprochèrent au ministère de n’avoir envoyé nos soldats en Italie que pour les y faire servir de sbires au despotisme pontifical, comme le prouvaient et le langage, bien connu, de M. de Saint-Aulaire, et sa réponse à la note-circulaire du cardinal Bernetti, et le voyage du général Cubières à Rome alors que sa place était à la tête de l’escadre, et, tout récemment encore, la proclamation du commandant des Autrichiens campés à Bologne. Les plus modérés d’entre les adversaires du ministre trouvaient sa conduite étourdie jusqu’à l’extravagance ou, plutôt, inexplicable. Ils y voyaient un sujet d’humiliation et de colère pour le souverain pontife, de mécontentement pour l’Autriche, d’alarme pour l’Angleterre, et se demandaient quels avantages on pouvait attendre d’une expédition de ce genre. Forcer les Autrichiens à évacuer l’Italie ? Mais il aurait fallu pour cela plus de douze ou quinze cents hommes. Protéger la liberté des peuples contre les entreprises du Saint-Siège ? Mais le gouvernement français avait pris manifestement parti pour le pape, de concert avec l’Autriche, la Prusse et la Russie. Sous tous ces