Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/464

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’hommes strictement nécessaire au service des batteries, on ne vit plus personne circuler dans l’intérieur de la citadelle.

Le 13 décembre, le siège se trouvait déjà fort avancé. Le progrès des travaux du génie, devant la lunette Saint-Laurent, avait permis d’établir un radeau sur le fossé, à la face gauche, et d’attacher le mineur à l’escarpe, près du saillant. Le travail, retardé pendant les deux premières nuits par l’extrême dureté de la maçonnerie, avait été repris avec constance et touchait à son terme. Le feu de nos batteries et celui de la mousqueterie furent persévéramment entretenus dès le matin, de manière à occuper l’attention de l’ennemi ; et le maréchal-de-camp Georges, qui était de tranchée avec le 65e régiment d’infanterie, reçut le dispositif de l’attaque pour le soir. Le génie avait construit trois nouveaux radeaux pour les joindre au premier ; et, pour faire un pont qui, au moment de l’explosion de la mine, conduisit nos soldats jusqu’à la brèche on avait entrepris de combler avec des fascines garnies de pierres le reste de la largeur du fossé. Ces travaux exigeaient une grande précision de détails : ils ne furent achevés que très-avant dans la nuit ; et l’on put craindre qu’après être entrés dans la lunette, nous n’eussions pas le temps d’y faire, à la faveur des ténèbres, un établissement solide. Cependant, l’entreprise, conduite par le général Haxo, eut tout le succès qu’il était permis d’attendre de cet habile officier. Le 14, à cinq heures du matin, la mine sautait, ouvrant aux Français une brèche très-accessible. L’ordre d’aller