Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/472

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nière on offrit au général Chassé et à ses soldats de les renvoyer en Hollande et de leur rendre leurs armes à la frontière, s’ils s’engageaient à ne point servir contre la France et ses alliés, tant que les arrangements à intervenir entre la Belgique et la Hollande ne seraient point terminés. Le général Chassé répondit, en son nom et au nom de ses compagnons d’armes, qu’il n’était pas autorisé à souscrire à un semblable engagement.

Tel fut ce siège mémorable entre tous ceux qu’a mentionnés l’histoire. Les soldats français, quoiqu’appartenant pour la plupart à une génération que les guerres n’avaient point encore éprouvée, y furent admirables d’ardeur, de discipline, d’intrépidité. Généraux, officiers, soldats y firent leur devoir, mieux que leur devoir même ; et, secondé puissamment par les généraux Saint-Cyr Nugues, Haxo, Neigre, le maréchal Gérard, sur qui pesait plus particulièrement l’entreprise, y rendit à son pays un service inestimable.

Le duc d’Orléans, on l’a vu, avait suivi l’armée ; il sut payer bravement de sa personne. Obéissant à une inspiration malheureuse, le maréchal Soult demandait qu’on retirât l’héritier présomptif de la couronne, du service périlleux déjà tranchée, pour l’envoyer en observation le maréchal Gérard s’y opposa, jugeant qu’il convenait mal à un prince de fuir le danger, ce dont le duc d’Orléans lui marqua beaucoup de reconnaissance.

Ainsi, nul dans l’armée n’était resté au-dessous de son rôle ; et désormais il restait démontré, aux yeux de l’Europe, que l’irruption d’un grossier