Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/123

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héroïque et avec une magnanimité farouche, il avait voué son nom à l’exécration des siècles à venir, il avait été de ceux qui disaient : « Périssent nos mémoires, plutôt que les idées qui feront le salut du monde » ; et il s’était rendu responsable du chaos, jusqu’au jour où, voulant retenir la révolution qui se noyait dans le sang, il disparut entraîné par elle. Vaincu dont l’histoire fut écrite par les vainqueurs, Robespierre avait laissé une mé-

    Toute institution qui ne suppose pas le peuple bon et le magistrat corruptible, est vicieuse.

    20. Aucune portion du peuple ne peut exercer la puissance du peuple entier mais le vœu qu’elle exprime doit être respecté comme le vœu d’une portion du peuple qui doit concourir à la volonté générale. Chaque section du souverain assemble doit jouir du droit d’exprimer sa volonté avec une entière liberté elle est essentiellement indépendante de toutes les autorités constituées, et maitresse de régler sa police et ses délibérations.

    21. Tous les bons citoyens sont admissibles à toutes les fonctions publiques, sans aucune autre distinction que celle des vertus et des talents sans aucun autre titre que la confiance du peuple.

    22. Tous les citoyens ont un droit égal de concourir à la nomination des mandataires du peuple et à la formation de la loi.

    23. Pour que ces droits ne soient point illusoires, et l’égalité chimérique, la société doit salariet les fonctionnaires publics, et faire en sorte que les citoyens qui vivent de leur travail puissent assister aux assemblées publiques où la loi les appelle, sans compromettre leur existence ni celle de leur famille.

    24. Tout citoyen doit obéir religieusement aux magistrats et aux agents du gouvernement, lorsqu’ils sont les organes ou les exécuteurs de la loi.

    25. Mais tout acte contre la liberté contre la sûreté ou contre la propriété d’un homme, exercé par qui que ce soit, même au nom de la loi, hors des cas déterminés par elle et des formes qu’elle prescrit, est arbitraire et nul le respect même de la loi défend de s’y soumettre et si on veut l’exécuter par la violence il est permis de le repousser par la force.

    26. Le droit de présenter des pétitions aux dépositaires de l’autorité publique appartient à tout individu ; ceux à qui elles sont adressées doivent statuer sur les points qui en font l’objet ; mais ils ne peuvent jamais ni en interdire, ni en restreindre, ni en condamner l’exercice.