Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/217

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rer l’issue ; et la supposition contraire était une création monstrueuse de cet esprit de parti, si habile à souiller toute chose de son venin.

A cela les adversaires du château répondirent que, dans l’ex-gouverneur de Blaye, c’était l’oncle de la duchesse de Berri qui avait dû se sentir outragé que le roi n’était point, par conséquent, aussi desintéressé dans la question qu’on voulait bien le dire ; que des éloges n’étaient point des raisons, surtout sous une plume de courtisan ; que cette prétendue horreur du roi pour le duel ne l’avait point porté, après tout, à empêcher celui dont les apprêts se faisaient sous ses yeux, quoiqu’il eût suffi pour cela d’un mot de lui soit à son aide-de-camp, soit au général Bugeaud ; qu’au surplus, c’était par des faits et non par des invectives qu’il fallait ruiner des attaques fondées sur des faits articulés d’une manière précise et nette. Et ils rapprochaient toutes les circonstances de cette déplorable affaire : l’apostrophe de M. Dulong Immédiatement suivie d’une explication dont le général Bugeaud avait paru satisfait ; la querelle, empoisonnée ensuite par une version inexacte du Journal des Débats ; un arrangement convenu, et aussitôt après brisé par les commentaires irritants du bulletin ministériel ; les dispositions du général Bugeaud conciliantes le matin, assombries le soir et changées en aigreur ; l’intervention toute pacifique d’Armand Carrel repoussée par M. de Rumigny, sur un motif frivole ; ce même M. de Rumigny abandonnant indûment son poste au château pour aller remplir un office que pouvait remplir aussi bien tout autre ami du