Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/234

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États-Unis fut, non pas la cause, mais l’occasion de la retraite du duc de Broglie. La France devait-elle réellement vingt-cinq millions aux États-Unis ? Quelle était l’origine de la créance américaine ? Jusqu’à quel point les prétentions de l’Amérique à notre égard étaient-elles fondées ? Voilà ce que la Chambre eut à examiner. Nous ne nous arrêterons pas ici aux discussions qui s’élevèrent alors dans le parlement, nous réservant d’exposer la question en 1835, époque où elle fut remise sur le tapis. Nous nous bornerons à dire que les premiers débats soulevés eurent pour résultat le rejet absolu de la réclamation.

Le ministère, dans son désir excessif de maintenir la paix, n’avait rien négligé pour amener la Chambre à voter en faveur de l’Amérique. Et cependant, il arriva que les familiers du château laissèrent tomber dans l’urne des boules noires.

Le fait était assurément fort extraordinaire ; car en ne pouvait mettre en doute l’importance que le roi attachait à l’acceptation du traité. Aussi les amis de M. de Broglie ne virent-ils dans ce résultat que le triomphe d’une intrigue ils demeurèrent convaincus que, M. de Broglie pesant au roi, on avait voulu le faire renverser par la majorité. Pour cela, il est vrai, la Cour avait dû se résigner à un rejet qui lui était pénible ; mais la démission de M. de Broglie était au bout. Or, repoussé une fois, le traité pouvait être présenté de nouveau ; tandis qu’une fois donnée, la démission pouvait être aisément rendue définitive. Aux yeux des gens de cour, le bénéfice du calcul en dépassait l’inconvénient.