Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/307

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Car le gouvernement avait cru devoir déployer toutes ses ressources ; et c’était avec une armée de près de 40, 000 mille hommes ; c’était avec le secours de la garde, nationale de la banlieue convoquée, c’était avec 56 pièces de canon braquées dans différents quartiers, que les généraux Tourton, Bugeaud, Rumigny et de Lascours, se disposaient à soutenir le combat.

L’attaque commença vers sept heures du soir, et avec elle le deuil de plus d’une famille ! Un officier d’état-major de la garde nationale, M. Baillot fils, portait des ordres à la mairie du 12e arrondissement, et quatre chasseurs l’accompagnaient : une balle le blessa mortellement. M. Chapuis, colonel de la 4e légion, fut atteint au bras d’une grave blessure. Des soldats, des insurgés tombèrent pour ne plus se relever ; toutefois la lutte fut courte. A neuf heures, le feu s’éteignait, et l’on remettait au jour suivant la prise, désormais inévitable, des barricades qui coupaient encore les rues Transnonain, Beaubourg et Montmorency.

Ajouterons-nous qu’en ce moment le comité des Droits de l’Homme n’existait plus de fait ; que, victimes d’une violation de domicile inattendue, la plupart des chefs expiaient déjà dans les cachots leur trop aveugle confiance ; que l’ordre du combat donné par ceux qui restaient libres ne put parvenir aux sections, les commissaires d’arrondissement qui devaient le transmettre se trouvant ou arrêtés ou djspersés ? Ainsi, grâce aux malentendus, au défaut de discipline, à la suppression de la Tribune, à l’indécision du National, à l’ardeur inconsidérée